Ô siècle insensé, toi qui t’en vas
Ô vieillard fatigué
En Arlequin déguisé
Mérites-tu des vivats?
Ou des huées, des crachats?
Que dira-t-on de toi?
Quand on t’évoquera
Dans les mille ans qui viennent
Dans les mille ans qui viennent
Ô siècle insensé, toi qui t’en vas
Tu nous laisses à genoux
Enlisés jusqu’au cou
Mais on a le “GSM”
Pour appeler Dieu lui-même
Si jamais on l’approche
Si jamais il décroche
Dans les mille ans qui viennent
Emporte au moins le mal que tu as créé
Tes drapeaux par milliers tous de sang maculés
Et tous tes murs de pierres
Entre des peuples frères
Et qu’on n’en parle plus
Et qu’on n’en parle plus
Pour les mille ans qui viennent
Mais qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Ô siècle insensé, toi qui t’en vas
As-tu été le pire?
Ou faut-il qu’on t’admire?
Avec ton savoir faire
Avec ton nucléaire
Et l’idée familière
De voir sauter la Terre
Dans les mille ans qui viennent
Ô siècle insensé, ne soyons pas ingrats
Merci pour tes grands hommes
Y en a plein ton album
Ils nous ont donné la Lune
Et la télévision
Et la “Roue de la fortune”
Et la grande illusion
Pour les mille ans qui viennent
Si au moins tu t’effaçais pour mille ans de paix
Avec ton horizon plus sombre que jamais
Ton sida et ta drogue
Et tous tes malheurs en vogue
Que nous réserves-tu?
Que nous prépares-tu?
Pour les mille ans qui viennent
Pour les mille ans qui viennent
Mais qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Bien sûr on parlera de modernisme
De cubisme, de surréalisme
On parlera aussi de socialisme,
De communisme, de capitalisme
On parlera hélas aussi de stalinisme,
De nazisme, de maccarthysme
Et qui sait si on parlera encore de fanatisme
D’intégrisme, de racisme…
Mais qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?
Qui se souviendra
De la beauté de nos instants d’amour?