Au piano bar
Fréquenté par des habitués
Quelque part à l’écart
A deux pas des Champs Elysée
Dans le huitième.
De minuit à cinq heures
On reçoit en plein coeur
Irwing Berlin et Cole Porter
Tout ce qu’on aime
Et qu’un pianiste noir
Calmement joue au piano bar.
Au piano bar
Où mon coeur me traîne parfois
Pour noyer mon cafard
Dans un fond de whisky soda
Et de musique.
Je m’installe en retrait
Là où elle m’aimait
Et tendrement me fredonnait
D’outre Atlantique
Les merveilleux standards
Accompagnés au piano bar.
Au cinéma
Elle aimait à
Voir en V.O.
Les musicaux
Des années trente et quarante.
Puis dans ce bar
On venait tard
Pour qu’ “in the mood”
Tout hollywood
Et nos amours en nos coeurs chantent.
Au piano bar
Accroché à mes souvenirs
Blessé de part en part
Je retourne pour m’étourdir
Par habitude
Et rêver qu’une nuit
Je la retrouve assise
A la place où depuis je vis
Ma solitude
Et recouvrer l’espoir
Entre ses bras au piano bar.
Au piano bar
Témoins de mes amours enfuies
Bourreau de ma mémoire
Agrippé à des mélodies
Dévastatrices
Qui font chanter les heures
Allumant en mon coeur
Des furieuses envies de bonheur
Qui me meurtrissent
Jusqu’à l’aube où je pars
Désenchanté du piano bar.
Où ce vieux complice
De pianiste inspiré
A la voix embrumée
Par l’alcool et par la fumée
Fait que surgissent
Ces précieux moments rares
A jamais liés au piano bar
Précieux moments rares
Liés au piano bar.