Mon front est moite
Je tremble un peu
Ma tête éclate
Je suis nerveux
J’ai l’impression qu’on me regarde
Et dans la nuit où naît la peur
Que des doigts tendus me poignardent
Au Voleur !
Rien n’est trop sombre
Rien n’est trop sûr
Je ne suis qu’ombre
Je me fais mur
Comme un félin je me déplace
Raflant les objets de valeur
La gorge serrée par l’angoisse
Au Voleur !
Parce qu’elle aime les fourrures
La vie facile et les plaisirs
Les robes de haute couture
Que je ne pouvais lui offrir
De peur qu’un jour elle me quitte
Pour trouver tout cela ailleurs
J’ai choisi pour garder son cœur
De tenter gros, de jouer vite
Au Voleur !
Chaque seconde
Semble une année
Les bruits du monde
Sont amplifiés
Au loin une horloge qui sonne
Un craquement, une lueur
Font que je me fige et frissonne
Au Voleur !
Un vide immense
Se fait en moi
Puis le silence
Reprend ses droits
Je fais les choses quatre à quatre
Mais à chaque bruit, chaque heurt
J’ai le cœur qui cesse de battre
Au Voleur !
A bout de nerf lorsque je rentre
Aux heures grises du matin
Les traits tirés la peur au ventre
Elle contemple mon butin
Puis en faisant son œil de biche
Elle murmure avec candeur
Qu’au fond l’argent n’a pas d’odeur
Et qu’après tout on prend qu’aux riches
La nuit tandis que
De plus en plus
Je prends des risques
Et m’évertue
A lui faire une vie de rêve
Je vois soudain doubler ma peur
A l’idée qu’un autre m’enlève
Ce bonheur
Qui est plus que ma vie
Ne me laissant qu’un cri
Au Voleur, Au Voleur, Au Voleur !